Physiothérapie périnéale : quand et pourquoi consulter?
*Cet article de blogue a été écrit pour la clinique Physiothérapie Mouvement Performance. Tu peux me retrouver à leur succursale de Beauport les jeudis. Clique ici pour prendre rendez-vous!
La rééducation périnéale et pelvienne est une branche de la physiothérapie qui s’intéresse particulièrement à la région du ventre et du bassin, et aux muscles de l’unité interne (plancher pelvien, transverse abdominal, diaphragme respiratoire et multifides). Un suivi en physiothérapie périnéale peut aider à diminuer toutes sortes de symptômes pelviens, voire même à en prévenir l’apparition!
Symptômes urinaires et ano-rectaux
Les muscles du plancher pelvien jouent un rôle important au niveau de la continence urinaire et fécale. Grâce à une approche globale et axée sur la fonction et le bien-être, la physiothérapie périnéale permet d’agir sur les symptômes et souvent même les causes de bon nombre de problématiques urinaires et ano-rectales.
Fuites d’urine, de gaz ou de selles : sortie involontaire d’une petite ou grande quantité d’urine, de gaz ou de selles, souvent lors d’un effort (tousser, éternuer, sauter, courir, soulever une charge, etc.).
Urgences urinaires ou fécales : envie soudaine et très intense d’aller uriner ou d’aller à la selle, avec ou sans fuite. On parle souvent aussi de vessie hyperactive.
Fréquence urinaire élevée : plus de 8-10 fois dans une journée (entre le moment de se lever le matin et le moment de se coucher le soir).
Besoin d’uriner la nuit : lors de la grossesse et à partir de 65 ans, il est normal d’avoir besoin d’uriner jusqu’à 1 fois par nuit. Le reste de la vie, on ne devrait pas avoir besoin d’uriner la nuit. À noter que les fois où tu vas aux toilettes la nuit parce que tes enfants t’ont réveillée ne comptent pas.
Constipation : la définition de la constipation est un peu plus complexe qu’on pense, il ne s’agit pas d’une incapacité à évacuer les selles, mais bien d’une difficulté à évacuer les selles. Voici quelques symptômes de la constipation : besoin de pousser pour évacuer les selles, 2 selles ou moins par semaine, sensation de ne pas avoir réussi à tout sortir, sensation de blocage, etc.
La physiothérapie périnéale peut aussi aider en cas d'hémorroïdes ou de difficulté à uriner, par exemple.
Descente d’organes / prolapsus
La vessie, l’utérus et le rectum sont suspendus dans le bassin par des ligaments. Le plancher pelvien les soutient également par en-dessous, un peu comme un hamac. Lorsqu’un ou plusieurs des organes s’affaissent dans la paroi vaginale, on parle de descente d’organe ou de prolapsus (nom médical).
Pour prévenir ou ralentir / stopper l’affaissement des organes, il faut agir sur 2 fronts en même temps :
améliorer l’efficacité musculaire du plancher pelvien pour offrir un meilleur soutien par en-dessous
améliorer la gestion de la pression intra-abdominale (la pression qui se crée dans le ventre lors des efforts) pour limiter les poussées vers le bas dans le quotidien.
La physiothérapie périnéale permet d’agir efficacement sur ces 2 fronts et devrait donc être considérée comme première avenue de traitement lors d’une descente d’organe, peu importe son grade, avant d’envisager l’utilisation d’un pessaire ou le recours à une chirurgie.
Douleurs dans la région du bassin, des organes génitaux, du ventre et du bas du dos
Les muscles de l’unité interne, tout particulièrement le plancher pelvien, jouent aussi un rôle important au niveau des relations sexuelles et du contrôle postural. Une dysfonction de ces muscles peut donc mener à toutes sortes de douleurs dans la région abdomino-pelvienne.
Douleurs aux organes génitaux et lors des relations sexuelles (dyspareunie, vulvodynie, vestibulodynie, vaginisme, etc.) : douleurs au niveau du clitoris, de la vulve, de l’entrée vaginale ou en profondeur dans le vagin et qui apparaissent généralement lors de la pénétration vaginale. Ces douleurs peuvent être augmentées ou diminuées en fonction de la position et de la profondeur de la pénétration, ou encore être uniquement présentes lors de l’orgasme. Peuvent être présentes aussi en position assise.
Névralgie pudendale : douleur de type choc électrique au niveau du clitoris, de la vulve ou de l’anus, parfois accompagnée d’engourdissements / picotements. Souvent augmentée par la position assise, le vélo et la pénétration vaginale.
Douleurs cicatricielles : douleur apparue suite à une chirurgie (comme une césarienne par exemple) ou à une déchirure vaginale / épisiotomie (incision vaginale faite à l’aide d’un scalpel lors de l’accouchement par voie vaginale).
Endométriose, syndrome des ovaires polykystiques, cystite interstitielle, syndrome de vessie douloureuse, etc. : la physiothérapie périnéale peut aider à diminuer les sources d’irritation et à trouver des stratégies efficaces de gestion de la douleur au quotidien.
Douleurs biomécaniques (fracture de coccyx, dysfonction sacro-iliaque ou de la symphyse pubienne, douleurs dans les aines, douleurs dans le bas du dos, etc.) : la rééducation pelvienne peut aider à diminuer les limitations de mouvement et à améliorer la mobilité articulaire et l’efficacité musculaire.
Pendant la grossesse et après l’accouchement
La grossesse et l’accouchement (par voie vaginale ou par césarienne) créent des stress importants sur les muscles de l’unité interne. Une bonne préparation pendant la grossesse permet de diminuer les risques de développer certaines problématiques après l’accouchement. Une reprise progressive des activités après l’accouchement permet au corps de se rétablir à son rythme, sans créer de compensations. La physiothérapie périnéale offre un accompagnement personnalisé pour respecter le rythme et les besoins du corps, limitant ainsi les risques de développer des problématiques pelviennes à long terme.
Prévention et gestion des douleurs / inconforts pendant et après la grossesse (douleur au dos, au bassin, aux aines, au ventre, par exemple) : ajustement des activités physiques, conseils posturaux, thérapie manuelle.
Prévention et gestion des symptômes pelviens : fuites et urgences urinaires, descente d’organes, constipation, hémorroïdes, douleurs aux relations sexuelles, etc.
Préparation physique et mentale à l’accouchement : prévention des déchirures vaginales, gestion de la douleur, techniques de poussée, positions d’accouchement, etc.
Prévention et prise en charge de la diastase abdominale : conseils posturaux et au quotidien, ajustement des activités physiques “à risque”, renforcement progressif et adapté.
Reprise progressive des sports et des relations sexuelles : en respectant le rythme et les besoins du corps.
Prise en charge des douleurs cicatricielles (cicatrice de césarienne ou de déchirure vaginale / épisiotomie) : massage de cicatrice, conseils en lien avec la gestion de la douleur au quotidien.
Avant et après une chirurgie dans la région abdomino-pelvienne
Comme partout ailleurs dans le corps, la physiothérapie est une très bonne façon de se préparer à une chirurgie, car plus ton corps est en forme avant, plus ça met les chances de ton bord que ta récupération se passe bien.
Pour toute chirurgie dans la région du ventre, du bassin ou des organes génitaux (césarienne, hystérectomie, correction de l’incontinence ou d’une descente d’organe, réaffirmation de genre, etc.), la rééducation périnéale peut aider à améliorer l’efficacité et le contrôle musculaire de l’unité interne pour faciliter le rétablissement post-opératoire et la reprise des activités.
La physiothérapie pelvienne peut aussi aider à diminuer les douleurs et inconforts qui surviennent suite à la chirurgie.
Tu t’es reconnue dans une ou plusieurs des raisons de consultation mentionnées? Prends rendez-vous pour une évaluation!
Dans tous les cas, et peu importe la raison qui t’amène à consulter, le plan de traitement est toujours adapté aux besoins et à la réalité de chaque personne.